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Le vendredi, 18 mars 2005

SCANDALISER LES DÉLÉGUÉS DU PARTI CONSERVATEUR :
MISSION ACCOMPLIE !

 

MONTRÉAL- Scandaliser M. Stephen Harper et ses délégués, pour qu'ils ne reviennent plus jamais tenir de congrès à Montréal, telle était la mission que s'étaient données hier les Panthères roses, lors de l'ouverture du Congrès du Parti conservateur.

Accompagnées de la "sodomobile", ce camion sur lequel était juchée une grande panthère rose pénétrant M. Harper, la cinquantaine de participantEs au pink bloc criaient des slogans politiques détournés: «So-so-so, sodomie!», «Un bon cunni, jamais ne sera fini!», «Patriar-ca-pitalisme, ya basta!» ou encore, «Harper, you suck, but do you swallow!»... Alors qu'une quinzaine d'entre eux bloquaient fermement une des entrées principales, d'autres lançaient des condoms aux délégués et réussirent même à embrasser quelques-uns sur la bouche... Deux Panthères roses habillées en évêque célébraient quant à elles une messe d'un type nouveau, substituant l'hostie au condom, en guise de corps du Christ.

Bien décidé à séduire l'électorat du Québec, Stephen Harper s'est pouponné comme pas un durant le congrès, qui s'est étiré du 17 au 19 mars 2005. Il supposa par exemple que, finalement, le parti conservateur soutenait juste à moitié la guerre en Irak, juste au deux-tiers le contrôle de la sexualité, juste au trois-quart la sortie du Canada du Protocole de Kyoto... Les conservateurs cherchent ainsi à masquer dans leur programme les saletés que les Québécois-es honnissent: sexisme, homophobie, militarisme et bien d'autres.

Mais puisque le maquillage, c'est pas très bon, les Panthères roses étaient décidées à le faire tomber. Le groupe de queers radicaux cherchait aussi à offrir aux conservateurs une initiation toute spéciale, eux qui en étaient à leur tout premier congrès depuis la formation de leur jeune parti, il y a deux ans. «On va leur offrir une initation indélibile, comme chacunE d'entre nous aurait aimé avoir lors de sa "première fois"...», expliqua Fifi Barre d'acier, qui comme le reste du groupe, avait enfilé une cagoule rose pour l'occasion.

-30-

 

allo


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KISS-IN, STREETPARTY
and PINK BLOC
[vs. Stephen Harper]

THURSDAY 17th march
Departure at Square Victoria at 5 PM
Métro/subway: Square-Victoria (orange lign)

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On March 17,18 and 19, the Conservative Party of Stephen Harper is coming to Montreal where they will be holding their first conference since their party’s formation. For this occasion, the PINK PANTHERS call people of all genders, sexualities and colours to show this young party extra special attention, just as anybody would like for their ‘first time’...

This conference is a major public relations event which is a perfect opportunity for Stephen Harper and his delegates to polish their image. They will show us how their party is giving half-support for the war in Iraq, about three-quarters support for the control of sexual and private life, and two-thirds for Canada not to participate in the Kyoto Protocol...

On Thursday March 17, at 5pm (17h00), at Square-Victoria, come and show that Montrealers have more than just half an open-mind....A multicoloured march will start at Square-Victoria and end at the Palais de Congres. A kiss-in, colourful actions, and special attention will be paid to Stephen Harper and his party, on the occasion of their ‘first time’...



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CÉ QUOI UN PINK BLOC ?

C'est une tactique née lors sommet du FMI et de la Banque Mondiale à Prague, où elle avait connu un grand succès et permis à une partie des manifestant-e-s d'arriver jusqu'au Centre de congrès. Elle a été réutilisée dans un grand nombre de manifestations et actions directes depuis, et se base sur une résistance festive, rythmée et colorée.

Elle vise à promouvoir le queer (dépassement des genres sociaux masculin et féminins et de l'oppression patriarcale) et le travestissement. Elle recherche et intègre une diversité de modes d'action au sein même du cortège, mais essaie souvent de détourner et de saboter avec humour et élégance les armes du système et ces modes d'oppression. Elle cherche à dépasser les fausses limites entre violence et non-violence. Elle se veut offensive, mais dans des rapports de force souvent inégalitaires, ne court pas systématiquement la confrontation directe et la montée en pression. Elle viserait plutôt à neutraliser les forces policières par des stratégies d'évitement et de mouvements constants.

Le pink bloc se retrouve dans le slogan "si je ne peux pas danser, ce n'est pas ma révolution" et crée souvent à son passage une atmosphère conviviale et énergique aussi bien pour les manifestant-e-s que pour les passant-e-s. Le pink bloc n'a pas de leader ni de représentant-e-s mais se base sur un ensemble de groupes affinitaires : samba, créateur-euses de barricades, danseur-euses, détourneur-euses de mobilier urbain, équipe légale, médicale, équipe de médias indépendants. Ces groupes affinitaires étant des petits groupes de personnes qui se connaissent mutuellement, se font confiance et se donnent des objectifs particuliers d'actions et des techniques de protection du groupe face à la police. Ils avaient prévu au sein du cortège de communiquer et de se coordonner par divers moyens : signes, drapeaux, réunions de délégué-e-s des groupes afinitaires dit "spokes council", musique. Ces signes sont conventionnels à chaque manif et leur évolution est constante. Chaque groupe peut décider à n'importe quel moment de s'autonomiser du bloc.


[texte écrit lors du contre-sommet du G8 à Lausanne]